Témoignage...
Bonjour à toutes et à tous.
Je suis débordée d’émotion puisque ce sujet me touche au cœur. Mais avant de témoigner de notre expérience à la crèche « L’ENVOL » de Coublevie, je voudrais commencer par le début, ce qui me semble important pour comprendre la suite.
Après huit années de bataille, enfin je suis enceinte. On était bien, on était à la plage, mais cela n’a pas duré longtemps, une vague est arrivée, une sorte de « tsunami » qui à tout bouleversé. Mes filles jumelles DIANA & LINDA sont nées à 6 mois de terme et tout se passe mal. Après deux mois et demi de réanimation, nous sortons avec deux enfants handicapés dans les bras et on commence à construire une autre vie.
Papa arrête de travailler pendant six mois, on surveille Linda vingt quatre heures sur vingt quatre car elle fait de graves malaises. On a trois ou quatre rendez-vous par jour, nous sommes épuisés.
A ce moment, je tombe à nouveau enceinte, notre ALICIA est un cadeau du ciel mais son arrivée nous demande une nouvelle réorganisation. Je cherche une place à la crèche pour pouvoir préparer notre deuxième déménagement, et on me répond « Vous n’avez pas le droit Madame, car vous ne travaillez pas…, vous n’êtes pas de notre secteur, nous n’avons pas assez de personnel, etc. »
En déménageant à La Buisse, petite commune à côté de Voiron et de Coublevie où se trouve la crèche l’Envol, je décide d’insister et cette fois je demande l’impossible « 3 places, un ou deux jours par semaine ». Après quelques réflexions et discussions, on nous propose une journée et demie par semaine pour mes trois filles. Je me rappelle quand Isabelle CARECCHIO, la directrice de la crèche m’a annoncé « On vous prépare un bel accueil… », Ca m'a beaucoup touché.
De mon côté, je ramène les filles pour faire connaissance avec la crèche et l’équipe, pour rassurer mes enfants et les autres. Je montre comment il faut les porter, les installer, comment donner à manger à Diana qui a des problèmes de déglutition.
La kiné du CAMPS, où les filles étaient suivies durant trois années, se déplace pour expliquer comment il faut utiliser les appareils (corset siège, flèche…).
Coraline, une stagiaire de l’envol, passe souvent chez nous, elle ramène plein de détails à la crèche « La maman fait comme ça… ». Tout le monde est attentif et intéressé pour que l’accueil de Diana & Linda se passe le mieux possible. On trouve même le temps de bercer Diana dans les bras pour qu’elle puisse se reposer une quarantaine de minutes à l’heure de la sieste.
Et les filles adorent aller à la crèche.
Linda adore chanter avec les autres enfants. Elles se font des copains et des copines. Un jour, Jean vient à la maison avec son papa et sa grande sœur pour faire un bisou à Linda, il paraît qu’il parle d’elle tout le temps à la maison, il est souvent près d’elle à la crèche. Diana se déplace avec sa flèche, elle est très motivée, elle veut courir après les autres enfants.
Les filles font la fête comme les autres, elles se déguisent, elles soufflent les bougies, elles vont voir les spectacles et elles rendent visite aux papis et mamies à la maison de retraite. Elles montent même sur les poneys, je reste à côté bien sur.
Le soir, elles ne sont jamais seules. On trouve toujours le moyen de raconter comment s’est passée la journée, ou de parler de ce que les filles ont fait pour la première fois.
Cette année scolaire, les jumelles ont leur place dans une école spécialisée. Pour Linda c’était évident. Diana a fait tellement de progrès en six mois qu’elle aussi est acceptée. Je suis sure que la crèche y a joué un grand rôle.
Quand j’accompagne Alicia à la crèche, on me demande toujours des nouvelles de Diana et Linda.
Je ne remercierai jamais assez toute l’équipe de l’Envol pour ce qu’elle nous a apporté. Un jour Marilyne, animatrice à l’Envol, m’a dit que Diana & Linda ont également beaucoup apporté à l’équipe. "Les filles nous manquent…"
Mes filles ont quelque chose de moi, c’est certain, mais elles ont quelque chose de plus. Elles sont tout simplement uniques comme chaque enfant. Elles ont besoin de vivre leur enfance, comme tous les autres enfants, dans notre société et parmi nous.
Valéria HOUSET